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Retour sur l’émission « Envoyé spécial » sur le Glyphosate.

 

Qu’est-ce que le glyphosate ? C’est un herbicide fabriqué par la firme Monsanto (aujourd’hui rachetée par Bayer) qui détruit toutes végétations. Il est utilisé pour combattre les mauvaises herbes ou parfois un champs entier. Les herbicides sont regroupés avec les insecticides, fongicides (…) sous le nom pesticides.

Est-il dangereux? Le CIRC une agence de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), a déclaré ce produit comme cancérogène probable.

Du glyphosate on en a tous dans le corps ? Oui ! L’émission a testé l’urine de citoyens lambda et de célébrités et les taux sont tous différents. Néanmoins ils en ont tous! Il n’existe pas de limite maximale et aucun moyen de l’éviter totalement. Une maman constate même qu’elle à un faible taux, hors son fils qui mange tous les jours à la cantine en a énormément. Evidemment ceux qui consomme du 100% bio en ont peu mais en ont quand même. On en retrouve principalement dans notre alimentation (fruits, légumes, céréales, thés, alimentation des animaux donc dans la viande et le poisson, etc). Egalement dans nos sols,  dans l’air, dans le coton (donc dans les draps, les serviettes, les cotons de salle de bain, etc…). Voir mon article « Monsanto jusque dans ma culotte »

  • Les premiers touchés

Dans la première partie on assiste à un échange de vie entre deux agriculteurs. Ils partagent le même métier mais pas les mêmes idées. Vincent, est un agriculteur conventionnel et défenseur du glyphosate. Il ne comprend pas qu’on puisse faire passer le glyphosate pour un produit nocif, dangereux. Quant à Olivier, c’est un agriculteur 100% bio, cela fait 27 ans qu’il a renoncé aux pesticides, aux herbicides, donc au glyphosate. Un « vis ma vie » de 48h entre deux mondes qui se parlent peu.

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Ce qu’il est intéressant de retenir: Vincent explique qu’il répand du glyphosate 2 fois par an, donc pour lui cela est moins nocif que de boire 3 cafés par jour.  Il dépense en moyenne 25 000€ de pesticides par an, pour Olivier il pourrait utiliser cet argent pour faire sans.
Olivier doit travailler avec 2 personnes, alors que Vincent travaille seul. Le conventionnel permet de gagner en main d’oeuvre et en temps. Néanmoins en terme de productivité, le rendement est presque équivalent (à superficie égale) et les ventes sont deux fois plus chères en bio. Niveau financier, le bio est plus rentable même avec des salariés.
Cependant passer du conventionnel au bio est un investissement considérable. C’est revoir tout un fonctionnement, toute une infrastructure.

La journaliste pose une question à Vincent (conventionnel): « Est-ce que vous n’avez pas peur un jour de vous dire; mince, je me suis trompé? » Très touché et perturbé par la question, il met du temps à répondre: « Je ne me suis jamais posé la question, dans mon utilisation quotidienne, je ne me suis jamais posé la question de savoir si ce que je faisais était un problème pour moi ou l’environnement ».

Mon point de vue: Lorsque l’on travaille « la tête dans le guidon » il est difficile de prendre du recul sur la dangerosité des produits qu’on utilise. D’autant plus si Monsanto (fabricant du glyphosate) fait son maximum pour créer le doute et vous dissuader de changer. De plus, si aucune aide n’est mise en place pour passer en bio il sera financièrement impossible aux agriculteurs conventionnels de changer. C’est pour cela qu’il existe des défenseurs du glyphosate, parce-que sans aide, l’investissement de toute une vie (et parfois de plusieurs générations) est remis en cause.

  • Celui qui changera l’histoire

Rencontre avec Dewayne Johnson, ce jardinier américain de 46 ans atteint d’un cancer incurable en phase terminale. Il a attaqué la firme Monsento et l’a fait condamner pour le danger du glyphosate, responsable de sa maladie.

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Ce qu’il est intéressant de retenir:  Il était jardinier dans les écoles depuis 2012, il aspergeait jusqu’à 500L de glyphosate par jour. Il a rapidement eu des lésions sur le corps (le produit finissait par être inhalé ou finissait sur son corps). Il en informe Monsanto qui garantit que l’herbicide n’y est pour rien, il continue donc de travailler et de l’utiliser. Aujourd’hui il sait que le glyphosate est à l’origine de toutes ses lésions sur le corps, à l’origine de son cancer incurable.

Mon point de vue: C’est une énorme avancée d’avoir pu faire condamner Monsanto. Cet homme pour qui la vie est gâché rentre dans l’histoire et va faire avancer les choses. Il ne faut plus avoir de doute sur la nocivité de ce genre de produit. A la fois pour les utilisateurs directs, mais aussi indirects.
Il ne faut pas oublier toutes les autres victimes, qui depuis toutes les dernières révélations portent plainte.
Comme la maman et son petit garçon de 11 ans que l’on voit dans le reportage. Le petit garçon a subit 53 opérations depuis sa naissance, vit sans cordes vocales, avec une trachéotomie, car il a eu une malformation à cause d’une exposition au glyphosate in utero (utilisation en tant que particulier pour désherber un morceau de son jardin). Ce sont les premiers français à attaquer Monsanto.

  • Les Monsanto Papers

L’an dernier, aux Etats-Unis un scandale explose avec les « Monsanto Papers ». C’est à dire la fuite d’innombrables documents internes qui indiquent comment la firme, depuis 30 ans, désinforme, influence la science, manipule l’opinion et fait croire à la non dangerosité de ses produits.

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C’est Carey Gillam, responsable de l’ONG « Us right to know » et journaliste économique qui est au cœur de ce scandale. Elle découvre entre autres l’influence de Monsanto sur l’EPA (agence de protection de l’environnement aux USA).
L’EPA a toujours classé le glyphosate comme inoffensif, alors que sur l’une des premières études de l’agence (en 1984) ont y découvre que le glyphosate cause des tumeurs cancéreuses. Les toxicologues sont désavoués et l’inquiétude de certains scientifiques de l’agence n’est pas prise en compte. Par exemple ce mail ou l’une des scientifiques écrit à l’un de ses supérieurs: « Il est quasi certain que le glyphosate cause le cancer, pour une fois dans ta vie arrête tes petits jeux politiques avec la science pour favoriser des firmes comme Monsanto, fais les choses bien ».
Grâce aux Monsanto Papers ont y découvre aussi que les études de toxicologues indépendants qui indiquent que le Roundup (= nom commerciale du glyphosate) est très nocif (crée des lésions dans l’ADN) sont enterrées.
Monsanto préfère payer des chercheurs pour simplement qu’ils mettent leur nom en bas de page sur une étude falsifiée (Gostwritting = pratique éditoriale qui consiste à écrire une étude qui est vouée à la littérature scientifique et à la faire signer par un chercheur « indépendant »).

  • L’étude Séralini

Le Pr Séralini a mené l’une des plus grandes études sur les dangers sanitaires sur le long terme d’un OGM et de l’herbicide. Ses découvertes lui ont permis d’affirmer que le glyphosate est de manière chronique et à très faible dose (0.1 mg/l) un produit mortel.

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La plus grosse études qu’il a menées sur des rats pendant 3 ans à provoqué un scandale mondial. Elle est publiée par le journal Food and Chemical Toxicology en 2012. Un an plus tard elle est retirée, elle est « rétractée ». Ce qui veut dire que le Pr Séralini est discrédité, son étude est considérée comme irrecevable, donc aucune agences sanitaires ne pouvaient plus prendre en compte les données, au niveau réglementaire elle n’existe plus.
Qu’est-ce qui s’est passé ? Les Monsanto Papers ont révélé que le rédacteur en chef du journal, Wallace Hayes, (celui qui a pris la décision de retirer l’étude) est en lien direct avec Monsanto. Il a été payé par Monsanto 2 semaines avant la publication de l’étude du Pr Seralini pour être consultant chez eux.

  • Que se passe t-il en politique – en France ?

C’était une promesse du président et de son gouvernement « en marche » et pourtant… Les députés français ont refusé d’inscrire l’interdiction du glyphosate dans la loi, par deux fois.

Ce qu’il est intéressant de retenir: L’amendement est déposé et co-signé par 45 députés en marche mais c’était sans compter sur le pouvoir des lobbies et des députés influencés.
Le vote de la loi se fait la première fois (le 28 mai) à 2 heures du matin, sans que personne ne soit au courant donc 492 députés était absents (sur 577).
La seconde fois (le 14 septembre) le vote à lieu à 5 heures du matin, avec une suspension de séance 15 minutes avant le vote, où le ministre de l’agriculture fait une « petite réunion privée » afin d’indiquer qu’il ne faut pas être contre la position du président: donc ne pas voter pour l’interdiction. Au sein des députés il y a des personnes appelées des « WHIPE » chargés d’influencer un vote ou de faire s’abstenir. Les députés qui ont eux-même signé l’amendement, qui militent, s’abstiennent ou votent contre l’interdiction.
L’argument avancé est qu’il n’est pas nécessaire de l’inscrire dans la loi pour le mettre en place. L’inscrire dans la loi ne sert à rien, il faut agir plutôt que de faire des lois…

Mon point de vue: Il n’y a aucune officialisation juridique de cette décision d’interdire le glyphosate en France. Les firmes de l’agrochimie considèrent donc que rien n’a changé et qu’ils peuvent toujours les utiliser sans soucis. Il n’y a même pas d’actes en face, aucune aide pour passer les agricultures conventionnelles en bio, aucune aide pour le bio… On cultive le doute, on cultive les revirements.

  • Petit tour au Sri Lanka où le glyphosate est totalement interdit depuis 2015

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Tout est partie d’une maladie mystérieuse, une épidémie d’insuffisance rénale qui a fait 25 000 milles morts et qui touche encore 73 000 milles personnes. Dans les cultures de riz, les hommes repandent le glyphosate, pieds nus et boivent l’eau des rizières. Une exposition directe et quotidienne à l’herbicide.
Un chercheur en fait le combat de sa vie et prouve que cette maladie des reins est due à l’exposition au glyphosate, en examinent l’eau de la région = 5 fois plus riche en métaux lourds. Ces derniers ont la particularité de retenir le glyphosate. Ce chercheur est évidemment menacé, de mort entre autres, directement ou indirectement.

Devant cette crise sanitaire, le Sri Lanka applique le principe de précaution et interdit le glyphosate en 2015.
Cette interdiction a malheureusement provoqué la colère d’autres agriculteurs (ceux du Sud du pays): les producteurs de thé. Dans cette partie du pays les gens ne boivent pas l’eau donc ne sont pas touchés par l’épidémie. Ici, la seul alternative est de désherber à la main, mais la main d’oeuvre est plus chère, plus longue. C’est 10 fois plus cher qu’avec du glyphosate. Pour ne pas perdre trop d’argent ils contournent donc la loi… ils font rentrer le glyphosate illégalement dans le pays. Enfin du glyphosate, ils ne savent pas trop ce qu’ils repandent en fait…

Depuis le reportage, le glyphosate est donc de nouveau autorisé uniquement pour le thé et le caoutchouc.

Mon point de vue: Si le monde occidental (créateur de ces herbicides) ne se positionne pas sur le sort du glyphosate les pays orientaux sont perdus. On a rendu les gens dépendant de ce genre de pratique, mais aussi malades. Nous devons (à titre individuel) modifier nos achats, créer une nouvelle demande pour que les politiques suivent. Les Monsanto Papers ont fragilisé la firme, il faut aller jusqu’au bout et ouvrir les yeux pour espérer un changement significatif. Le Sri Lanka peut devenir un exemple pour le reste du monde. Il faut informer sur les dangers, mais aussi sur les alternatives. Bien sur qu’il faudrait accompagner les agriculteurs vers une transition, mais c’est ensemble que nous pouvons faire bouger les lignes, pas les uns contre les autres.

 

Le lien de l’émission si vous voulez la visionner: Envoyé spécial: Glyphosate

Mes quelques indications pour faire les choses à son niveau:

  • Consommer moins et mieux (en terme d’achats autres qu’alimentaires= hygiène, cosmétiques, vêtements, etc…).
  • Consommer au maximum bio et local concernant votre alimentation.
  • Limiter sa consommation de viande et assimilés (les animaux sont nourris avec des céréales contenant des pesticides).
  • Signer la pétition de La biocoop pour faire entendre votre voix.
  • Avoir conscience de toutes ces manipulations et de la dangerosité des produits.
  • Ne plus utiliser de pesticides pour son jardin.
  • Changer doucement mais surement ses habitudes.
  • Partager à votre entourage ce que vous savez.
  • Prendre réellement soin de sa santé et éduquer ses enfants sur les produits nocifs.

 

N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a plus. Vous pourrez informer vos proches et peut être améliorer indirectement leur santé

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