Depuis petite, je suis portée par ces deux vertus.
Elles sont aussi ancrées que la joie que j’ai pour prénom.
Avec le temps c’est devenu un leitmotiv incontestable.
J’ai vite compris qu’on porte tous des masques : pour contrôler, pour plaire, pour manipuler, pour paraître, pour cacher, pour faire plaisir… Ils permettent de ne pas dévoiler une sincérité qui met à nu, qui soit disant rend faible.
Plus jeune, mes masques avaient pour but de me maintenir mesurée, pour ne pas faire trop de vagues avec mon « sacré caractère ». Comme si mon état naturel n’était pas acceptable. Comme s’il était trop : trop franc, trop entier, trop utopiste, trop rapide, trop libre, trop assertif…
Adolescente j’étais même surnommée l’insolante, la rebelle, le bulldozer.
Je ne compte plus le nombre de fois où l’on m’a demandé de ne pas répondre, de me taire, de faire parce que c’est comme ça, de laisser couler, de ne pas prendre les choses trop à coeur… Où l’on m’a fait comprendre que tout n’était pas bon à dire et qu’il y avait des choses pour lesquelles on n’avait pas le choix.
J’ai fini par développer un sentiment de culpabilité : celui de ne pas être bien, pas normale. Et ainsi de devoir me conformer pour devenir une bonne personne.
Un premier masque tombe à 18 ans lorsque je décide de me faire confiance en déménageant seule à 800 kms de chez moi, dans le sud de la France. La vérité en cet instant c’est que même si je quitte tous mes repères, je n’ai plus à choisir les désirs des autres.
C’est la première preuve de courage que j’accomplis face à tous les doutes, les peurs, les avis contraires et les incertitudes.
Car au fond je sais que même si ces choix sont difficiles et incertains, ils sont loyaux envers moi-même.
S’en suivront d’autres évènements sincères et courageux : Quitter un CDI pour me lancer dans l’entreprenariat en tant que coach, accepter la dureté de la vie par les nombreux décès et maladies ou encore sortir d’un couple de 11 ans bien installé et sécure…
Avec du recul (et un vrai travail sur moi), chacun des évènements était un cadeau de la vie. Grâce à eux, j’ai appris à m’émanciper, à travailler ma résilience et à déconstruire une norme. Une norme dans laquelle être sincère amène à la perte (d’amour, de respect, de pouvoir, de confiance…) et où le courage est réservé aux héros fictifs.
Aujourd’hui, je me déploie dans une autre réalité : celle qui se sert du courage et de la sincérité comme levier de transformation. Pour arrêter d’étouffer ma puissance intérieure, cacher ma complétude et douter de la personne que je suis.
J’ai mis du temps à comprendre que je dérangeais les plus trouillards avec ma sincérité et mon audace.
Les mêmes qui s’évertuaient à masquer leurs peurs et blessures profondes plutôt que de les regarder en face et en faire une force.
Maintenant, je vais donc me servir de cette énergie pour que plus personne n’ait à se faire petit, à être mesuré, à se brider, à culpabiliser d’être hors d’une norme. Ainsi, nous verrons éclore ce que l’on ressent à l’intérieur, afin que l’on ait tous le courage d’être nous-mêmes et d’avancer avec sincérité.